Zoom sur... Frédérique KROMMENACKER (mai 2017)

Déambuler, observer, voir autrement, transcender la réalité, tel est le crédo de Frédérique Krommenacker. La ville est son terrain de jeu. Elle magnifie l'urbain au travers d'images épurées et colorées… Venez découvrir ses trois séries photos : "Impressions urbaines", "Rêveries" et "S'aimer sur les bancs", les samedis 6 et 13 mai et dimanches 7 et 14 mai 2017, de 14h à 18h au centre d’éveil aux arts plastiques, Rue du Puits à Audincourt.

page Facebook : Frédérique Krommenacker

La vie m’a appris la photographie...

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Frédérique Krommenacker. Je suis opticienne à temps partiel de profession, auteur photographe de passion. Je vis dans les Vosges, à Remiremont. Célibataire, deux enfants grands et autonomes, un chat !

Quand et pourquoi avez-vous commencé à photographier ? Avec quel appareil ? La photo argentique de voyage, famille, souvenir je l’ai pratiqué depuis mon adolescence (instamatic Kodak, Canon EOS). J’ai découvert la photo autrement lors d’une sortie Urbex avec deux amis artistes photographes dans le nord de la Lorraine en 2007. L’un deux m’a mis dans les mains son boitier numérique (Nikon) et m’a dit : « Vas-y ! Aujourd’hui, c’est toi qui shoote, on va voir si tu as l’œil ! ». Depuis je suis accro !

Comment définiriez-vous votre pratique ? Mes prises de vue sont très instinctives, l’instinct de l’instant ! Sur le vif, je calcule très rarement… je ne pense pas la photo avant. J’y suis, je la vis, la vois et la fige.

Vous dites que pour vous : "La photographie est un média artistique magique". Pouvez-vous préciser votre pensée ? L’art a toujours été important et nécessaire à ma vie. J’ai touché à la peinture, un peu la sculpture…mais pas assez vif comme moyen d’expression. La photographie est magique pour moi car accessible en permanence partout où je me trouve. Si je n’ai pas mon boitier, j’ai mon IPhone. Je suis hyperactive.

Votre exposition s’intitule « impressions urbaines ». La ville est-elle votre domaine de prédilection ? Oui, effectivement la ville m’inspire car j’aime voyager, même à quelques kilomètres de chez moi, j’aime marcher, découvrir. La nature m’a beaucoup inspiré au début mais il me manquait une présence humaine. Aujourd’hui, intégrer l’humain dans son environnement urbain est un de mes sujets préférés.

Avant de porter l'appareil photo à votre œil, avez-vous déjà imaginé le cadrage de la photo ? En fait c’est assez immédiat, je déambule, j’observe et à un moment donné, un lieu, une couleur, des lignes, des formes taclent mon œil. Je repère alors les personnes qui sont à proximité et ensuite je déclenche au moment opportun. Le cadrage, c’est mon instinct qui le réalise. Je suis une opportuniste.

Pour vous, l'appareil photo est un outil ou un instrument ? Avec un outil on réalise quelque chose. Avec un instrument, on joue quelque chose. Un peu les deux donc…puisque sans cet outil je ne pourrais écrire ces histoires imagées.

Préférez-vous utiliser un zoom ou une focale fixe ? Je suis piquée à la focale fixe : Sigma 30mm f/1.4. Je connais très bien son résultat en terme de cadrage, luminosité, je gagne donc du temps lors de mes prises de vue fulgurantes.

Vous ne faites jamais une sortie photo sans lui. Quel est donc cet accessoire qui vous est si indispensable ? Mon appareil photo Nikon D7100 ! Je n’ai besoin que de cela (et de bonnes chaussures ;)

Comment choisissez-vous vos images lors de l'éditing sur l'ordinateur ? Pendant mes shootings photo, je sais de suite quelles images seront bonnes, enfin exploitables. Puis je décharge mes cartes mémoire, travaille celles immédiatement ressenties lors de la prise de vue puis refais une, deux, trois lectures en accréditant des notes de 1 à 3. J’attends parfois plusieurs semaines avant de réaliser l’éditing. Je laisse décanter. Il m’arrive de revenir sur d’anciennes séries au fur et à mesure de mon apprentissage et là, parfois la sélection s’affine ou s’enrichit.

Quel grand maître de la photographie admirez-vous le plus ? Chez les grands maitres reconnus : Robert Doineau, Sébastiao Salgado, Bruno Barbey, Bernard Descamp, André Kertèsz, René Maltête, Bernard Plossu, Martin Parr, Raymond Depardon, BrassaÏ, Henri Cartier Bresson et Vivian Meier. Et chez les maitres émergeants : Eric Kala Forey, Eric Dufour, Julie de Waroquier et Vincent Munier.

Avez-vous d’autres sources d’inspiration que l’art photographique ? La peinture ! J’ai depuis toujours parcouru les musées, du plus petit au plus grand. J’ai acheté également des toiles, lithographies, pastels d’artistes moins connus (faute de moyen…). J’aime d’ailleurs shooter dans les musées : l’espace du lieu, son architecture, sa lumière et ces observateurs qui se posent devant ces œuvres. La musique et la lecture sont essentielles à ma vie également.

Quels conseils donneriez-vous à un photographe débutant ? Ne pas se focaliser sur la technicité de son appareil photo, on s’en fout au départ. Se concentrer sur ce que l’on voit, son œil. S’appliquer au cadrage, au point de vue, à la lumière, aux horizontales et verticales. Le reste vient et s’apprend au fil du temps. Intégrer un club photo est très enrichissant pour apprendre la technique et se confronter au regard des autres. Mais attention à ne pas perdre son identité. J’ai shooté pendant mes 4 premières années avec un Nikon D60 en mode tout automatique.

Avez-vous un site internet, une page Facebook, ou autre ? J’ai ma page Facebook perso, n’hésitez pas à me demander en ami ;). Site et page photo Facebook en projet pour 2017.