Zoom sur... Henri BEINERT (février 2018)

Depuis plus de 4 décennies, Henri Beinert pose son oeil acéré sur tout ce qui nous entoure. Rencontre avec un photographe passionné par son Art, un homme qui oeuvre au quotidien pour que la photographie s’ouvre au plus grand nombre.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je pratique la photo en amateur depuis une quarantaine d’années. Je m’intéresse à un environnement qui produit un peu partout des images souvent surprenantes soit par leur graphisme, soit par leurs couleurs. Ainsi naissent des photos qui ne nécessitent aucune retouche. Il suffit de les saisir au bon moment, de trouver le bon angle de prise de vue. C’est ce à quoi je m’efforce depuis des années.

J’ai organisé le SALON DE LA PHOTO de Didenheim de 2008 à 2017. Je suis membre de l’Académie Européenne des Arts France (AEAF) depuis 2005 et de Artistik Move Europe (AME) depuis 2014.

Quand et pourquoi avez-vous commencé à photographier ? Et avec quel appareil ?

J’ai commencé dans les années 50 avec un TELKA III doté d’un soufflet, négatifs 6x9. Je l’ai encore dans mon bureau.

Qu'est-ce que vous apporte l'acte photographique ?

Un moment de détente, de concentration tout de même mais aussi de plaisir intérieur sans prétention avant de connaître le résultat

Comment définiriez-vous votre pratique ?

Une pratique instinctive avec pour but de saisir le meilleur moment.

Votre exposition s’intitule « Fascinants reflets ». Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? 

« Fascinants reflets » : C’est toute une histoire qui a commencé en 2000 avec la Parade Auto à Mulhouse et des reflets dans les carrosseries, d’où une soixantaine de photos exposées en 2005, pendant 6 mois, au Musée de l’Auto. 

Après quoi, je me suis intéressé aux vitrines, aux façades, à l’eau... Avec toujours le souci de montrer la réalité de ces graphismes que tout le monde peut voir.

Quel regard portez-vous sur la photographie en général ? 

La photo est devenue une pratique générale. Chacun a ses images de fêtes, de famille, de vacances mais rarement une image artistique. De plus, grâce à des programmes spécifiques, on retouche, on crée des images sur l’ordinateur. Ce n’est plus de la photographie mais de la création d’images, loin de la réalité.

Quel grand maître de la photographie admirez-vous le plus ?

Robert Doisneau et Henri Cartier Bresson.

Quel genre photographique vous attire-il ? 

J’aimerai bien faire de la photo aérienne, genre Arthus Bertrand.

Quelles sont les principales difficultés liées à votre pratique photographique ?

La difficulté reste de trouver le moment favorable quant à l’éclairage du sujet mais aussi d’arriver à saisir l’instant fugitif de la prise de vue sur le vif.

Quel matériel utilisez-vous ?

J’utilise actuellement le CANON EOS 80D.

Quels sont vos 2 objectifs préférés ?

Le 17-55 à ouverture 2,8 et le 10-22 à ouverture 3,5 de CANON.

Focales fixes ou zoom ? Pourquoi ce choix ? 

Les zooms permettent de s’adapter plus facilement et plus rapidement à la situation, ce qui, en particulier, me facilite le travail lors des reportages pour le journal L’Alsace et, par ailleurs, sont moins encombrants à transporter qu’une série d’objectifs à focale fixe...

Avez-vous d’autres sources d’inspiration que l’art photographique ? 

J’aime bien le jazz mais aussi la musique en général. (J’ai participé activement à la création de l’Orchestre d’Harmonie et de l’École de Musique de Brunstatt en 1985). J’aime aussi les sports tels le foot, le hand, le hockey sur glace. (J’ai la médaille d’argent attribuée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports).

Avez-vous un accessoire qui vous est particulièrement utile dans votre approche photo ?

Mon accessoire est l’indispensable réactivité à une vision intéressante.

Avant de porter l'appareil photo à votre œil, avez-vous déjà imaginé le cadrage de la photo ? 

Oui pour le premier jet, pour assurer. Ensuite je cherche mieux si possible, en changeant d’angle, en me déplaçant.

Pour vous, l'appareil photo est un outil ou un instrument ? 

C’est évidemment un outil pour le travail journalistique mais aussi un bel instrument qui permet des photos particulièrement intéressantes et qui me plaisent.

Comment choisissez-vous vos images lors de l'éditing sur l'ordinateur ? 

Dans chaque petite série (je n’ai pas l’habitude de mitrailler !) je choisis celle qui me paraît la meilleure, au besoin recadrée ou retravaillée en contraste ou luminosité. Il m’arrive de faire un tirage A4 pour confirmer ou infirmer mon choix avant un éventuel agrandissement.

Quels conseils donneriez-vous à un photographe débutant ?

Qu’il choisisse un reflex 24x36 pas trop cher mais à optique interchangeable afin de bien se familiariser avec le cadrage ; qu’il surveille dans le viseur vitesse et ouverture pour apprendre à apprécier ce qui convient le mieux à la situation, qu’il change d’angle de prise de vue pour en constater les effets, enfin qu’il ne s’encombre pas trop d’utiliser les différents programmes possibles, la technique viendra peu à peu et s’affinera selon ses sujets de prédilections. Prendre aussi l’habitude de chercher à comprendre pourquoi une photo ne correspond pas à son attente de façon à éviter par la suite une telle erreur. D’autre part, garder le contact avec un photographe de confiance capable d’émettre des critiques constructives et des conseils adaptés à ses résultats et à sa personnalité.

Avez-vous un site internet, une page Facebook, ou autre ? 

Je n’ai ni site internet, ni page Facebook.

Un petit mot pour vos lecteurs et futurs visiteurs ? 

En conclusion, je pense qu’il faut savoir garder sa personnalité, ne pas forcément suivre les tendances du moment. Il y a tellement de possibilités pour prendre plaisir à la prise de vues et à voir le résultat sur l’écran de l’ordinateur. (Avant c’était de la voir se former dans le bac à révélateur).

Je terminerai en disant qu’une photo est faite pour être regardée et chaque regard est personnel.  « L’œuvre » doit se suffire à elle-même. J’espère que la photographie sera, dorénavant de plus en plus considérée comme un art à part entière.