Zoom sur... Marie-Pierre RENAUD (juin 2017)

La ville est le domaine de prédilection de Marie-Pierre Renaud. Pour sa toute première exposition individuelle, elle nous présente des photos inédites issues de ses derniers voyages à travers le monde...

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je suis professeur d’Economie-Gestion dans un lycée professionnel à Delle dans le Territoire de Belfort. J’habite à Audincourt. Je suis mariée et j’ai 2 enfants, Mathilde 17 ans et Louis 11 ans.

Quand et pourquoi avez-vous commencé à photographier ? Avec quel appareil ? J'ai eu mon premier appareil photo argentique à 18 ans. Je prenais essentiellement des photos souvenirs de vacances, de famille. Au début des années 2000, j'ai eu mon premier appareil numérique. J'ai adoré la liberté qu'il m'apportait, le fait de pouvoir prendre autant de photos que l'on voulait. En octobre 2012, j'ai adhéré au club photo de Voujeaucourt, séduite par leur concept de formation. Pour moi qui n'y connaissais absolument rien dans le domaine de la photo et qui prenais des images en mode "tout automatique", c'était l'occasion d'apprendre la technique auprès de photographes qualifiés. En parallèle, j'ai pris pour habitude de visiter de nombreuses expositions photos un peu partout en France.

Comment définiriez-vous votre pratique ? J’aime saisir un instant, un regard, un geste, une émotion... Sans chercher forcément à faire une belle photo mais en privilégiant LA bonne photo, riche en informations.

Votre exposition s’intitule « Promenades urbaines ». La ville est votre domaine de prédilection ? J’ai commencé par photographier des paysages puis je me suis tournée vers l’architecture. Depuis quelque temps, j’ai intégré la dimension « humaine » dans mes clichés.

Vous réalisez vos images à travers le monde. La photographie vous sert-elle de prétexte pour voyager ? J’ai toujours adoré voyager et plus particulièrement dans les grandes villes : Paris, Strasbourg, Londres, New York, San Francisco, Los Angeles, Istanbul, Rome, Venise et Prague dernièrement. Pour moi, prendre des photos est un réel plaisir qui fait partie intégrante de chaque voyage.

Quelles sont les principales difficultés liées à votre pratique photographique ? Il faut savoir regarder ce qui se passe autour de soi, saisir les détails, observer les personnes, prendre le temps de repérer ce qui fera qu’une situation deviendra une photo intéressante. Ces occasions sont rares. On peut très bien rentrer d’une sortie en ayant réalisé un certain nombre de prises de vues et au final, n'avoir qu'une seule photo qui soit réellement satisfaisante.

Quel matériel utilisez-vous ? J’utilise un appareil photo hybride FUJI XT1.

Focales fixes ou zoom ? Pourquoi ce choix ? J’ai plusieurs objectifs mais ceux que j’utilise le plus sont le très grand angle (10-24 mm) et une focale de type « couteau suisse » (18-135 mm) qui me permettent de m’adapter très rapidement aux diverses situations rencontrées.

En photo urbaine, tout va très vite. Avant de porter l'appareil photo à votre œil, avez-vous déjà imaginé le cadrage de la photo ? Pas vraiment, j'essaie de cadrer assez large pour ne pas risquer de couper mon sujet. C'est lors du traitement sur ordinateur que je décide du cadrage (portrait, paysage ou même carré).

Pour vous, l'appareil photo est un outil ou un instrument ? L'appareil est pour moi un outil qui me permet de faire les photos que j'aime. J'essaie de le connaitre du mieux possible afin de pouvoir lui faire faire ce que je souhaite.

Comment choisissez-vous vos images lors de l'éditing sur l'ordinateur ? Je ne retiens que les photos qui sortent de l'ordinaire, celles qui font apparaitre une situation inattendue, drôle ou même simplement jolie. J'adore tout ce qui est géométrique. Chercher les lignes dans la prise de vue et jouer avec pour composer mon image me plait beaucoup.

Vous exercez le métier d'enseignante et vous avez décidé d'intégrer la photographie dans vos cours ? Pourquoi ? Dans le cadre de l’Aide Personnalisée, avec une collègue professeur de lettres et d’histoire, nous avons cette année et pour la première fois, travaillé en vue d’aider les élèves à progresser dans un domaine où ils ont de réelles difficultés : la rédaction d’un texte. Pour réaliser ce projet je me suis inspirée des activités pédagogiques proposées par l’Ecole Nationale Supérieure de Photographie d’Arles.

Comment vos élèves vivent-ils cela ? La première partie du projet consistait en un apprentissage du monde de la photographie au travers d'images fortes qui sont apparues depuis l'avènement du premier appareil photo. Ma collègue a complété mes propos en remettant ces images dans leur contexte historique. Ensuite par groupes de deux ou trois et à partir de 5 images issues du corpus d'images, les élèves ont laissé libre cours à leurs associations d'idées pour inventer une histoire inédite.

En vous écoutant, on se dit que l'image est un catalyseur pour vos cours. Les élèves sont-ils plus motivés lorsque vous utilisez ce médium ? Ce projet a permis de faire progresser les jeunes d’une façon détournée et ludique dans un domaine où les élèves de lycée professionnel ont de réelles difficultés, à savoir la rédaction d’un texte. Une épreuve qu’ils retrouveront pour l’examen du BEP et du BAC PRO. Le fait également de présenter leur texte à l’oral leur a permis de prendre davantage confiance en eux dans cet exercice difficile.

Avez-vous un site internet, une page Facebook, ou autre ? J’ai une page Facebook : Marie-Pierre Renaud-Photographie.