Zoom sur... Michel BURTON (février 2017)

L’exploration des mondes oubliés...

C’est ainsi que Michel Burton décrit son approche photographique. Au fil de ses images, il nous conduit dans des environnements délaissés par l’homme, ou désormais seul le temps règne en maître. Ses images racontent toutes une histoire, celle lié à nos racines, à notre passé. Un temps qui fût...

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Je suis né à Bruxelles, j'ai 54 ans. Je suis kiné/Ostéopathe et vis à Montbéliard depuis 1988. Une femme merveilleuse et un enfant. Je pratique la photographie pour m'évader un peu du quotidien et parce que j'aime l'objet. Ma mère était de Liège, véritable écrin pour un amoureux de l'activité industrielle, malheureusement en déclin à présent. Les images de hauts fourneaux, de chevalements, des gueules noires, d'aciéries ou encore de cokeries ont marquées mes souvenirs d'enfance et j'aime retourner là-bas pour m'en imprégner à nouveau. J'aime aussi beaucoup voyager, un peu partout, ainsi que la nature. Je parcours une bonne partie de l'Europe à la recherche de friches, ces perles rares abandonnées et/ou délaissées par l'homme, en espérant toujours qu'elles n'ont pas été taguées, pillées, détériorées par des gens sans scrupules mais juste dégradées par le temps qui passe.

Quand et pourquoi as-tu commencé à photographier ? Avec quel appareil ? J'ai commencé la photo à l'âge de 8 ans lors d'un petit concours photo nature inter école où j'ai remporté le premier prix. Cela m'a donné l'envie de continuer et ce avec un Kodak Instamatic.

Qu'est-ce que t'apporte la photographie ? La photo est une passion, elle m'apporte plein de satisfaction, d'évasion et de connaissances puisque je me documente toujours sur les sites que je visite.

Quelles sont les genres photographiques qui t’attirent ? J'aime tous les genres de photographie. On apprend de tous et de tout. Mais j'avoue avoir un faible pour la photo de rue, les paysages et la macro.

Comment définirais-tu ta pratique ? Je pratique une photographie d'architecture d'intérieur assez structurée et relativement dangereuse car soumise aux risques de chutes dans des endroits abandonnés, souvent en mauvais état.

Quelles sont les spécificités de ce genre photographique ? Comment découvre-t-on de tels endroits à photographier ? La photo de sites en friches comme je l'indique ci-dessus, est de l'image d’architecture d'intérieur. Il faut être rigoureux dans ces cadrages et utiliser dans 90% des cas un trépied, à la fois pour cadrer correctement et surtout parce que l'on travaille en faible lumière et avec des temps de poses longs. Mais quand je peux me libérer du trépied et travailler à main levée pour trouver des angles différents, je n'hésite pas.

Quelles sont les difficultés principales liées à ta spécialité photographique ? Les difficultés sont souvent liées aux accès protégés, gardés ! Trouver les sites, bien entendu et une fois dedans savoir capturer la lumière avec de forts contrastes.

Quelle est ta photo favorite ? Dans quelles conditions l'as-tu réalisée ? Très difficile de dire quelle est ma favorite mais peut-être celle que j’ai faite dans une ancienne centrale thermique en Belgique. Par contre je peux dire que mes sites préférés sont les carreaux de mines.

Quel grand maître de la photographie est pour toi une source d’inspiration ? Alors, aussi étonnant que cela puisse paraître par rapport à mon univers, je citerais Ansel Adams et ses paysages époustouflants.Quand je fais du N&B je pense souvent à lui.

Travailles-tu en argentique ou en numérique ? Pourquoi ? J'ai travaillé en argentique jusqu’il y a 5 ans (avec un Nikon F 100) et me suis mis au numérique, plus pratique pour mon activité actuelle. J’ai la possibilité de voir le résultat sur l'écran, de modifier la sensibilité d'une photo à l'autre, d’avoir un cadrage parfait grâce au Liveview (ndlr : mode de prise de vue sur l’écran à l’arrière du boitier)

Quel matériel utilises-tu ? APS-C ou plein format ? Quelles raisons te conduisent à faire ce choix ? J'ai un boitier Leica M-P 240 en plein format et des objectifs de 15 mm, 21 mm, 35 mm et 50 mm. J'ai fait ce choix tout d'abord pour me faire plaisir mais aussi pour l'extrême compacité du système que l'on peut emmener partout très facilement.

Quels sont tes objectifs préférés ? Pour réaliser des photos de tous les jours, je monte mon 35 mm. Pour les photos de friches, ce sera le 21 mm.

As-tu un accessoire qui t’es particulièrement utile dans ton approche photo ? Sans un trépied, impossible de ramener des images.

Quels logiciels utilises-tu pour traiter tes images ? J'utilise Lightroom et Silver Effex.

Imprimes-tu toi-même tes photos ou travailles-tu avec un tireur ? Pourquoi ? Quelle taille d’impression utilises-tu pour tes images ? Je travaille avec un imprimeur parce que je suis daltonien et incapable de parfaitement post traiter une image en couleur. Les impressions se font en 20 x 30 cm, 40 x 60 cm ou pour les tirages d’exposition en 50 x 75 cm.

Quels conseils donnerais-tu à un photographe qui souhaiterait réaliser des images dans ton domaine de prédilection ? Conseiller quelqu'un à passer outre des grillages, des murs, des barbelés, contourner des gardiens, faire fi des "Défense d'entrer" serait indécent ! Mais les règles à appliquer sont de ne pas faire de sorties tout seul, de ne pas oublier son téléphone, de rester excessivement prudent parce qu'une image ne vaudra jamais le coup de mettre son intégrité physique en jeu, de respecter les sites en ne cassant JAMAIS rien pour entrer. Si c'est fermé, on fait demi-tour. Et si l’on peut entrer, ne prendre en guise de souvenir que quelques belles images et rien d’autre. Il faut toujours bien se renseigner sur les sites avant d'y aller.

As-tu un site internet, une page Facebook, ou autre ? J'ai une page Facebook, un site internet et un Flickr.