Zoom sur... Yves GRAVELIN (janvier 2024)

Biographie et démarche

Yves Gravelin est photographe amateur, amateur de photographie. C’est ce qui l’a conduit, avec l’association Grain d’Pixel qu’il préside, à organiser le Festival Photographie Besançon et les expositions de photographie contemporaines à la galerie de l’ancienne poste à Besançon.

C’est 1967 qu’il inaugure son instamatic. Et c’est près de Scey sur Saône sur sa première pellicule qu’il prend la photo qui révélera sa première déception photographique (Pourquoi sur cette photo je ne retrouve pas la plaine inondée que j’ai vue ?) mais aussi cette évidence : la photo ne montre pas la réalité.

C’est aux Beaux-Arts de Besançon qu’il approfondit la photographie et côtoie le pouvoir d’abstraction de la peinture et des images. Puis c’est devant les toiles de Giorgio Morandi qu’il reçoit son message : « Rien n’est plus abstrait que la réalité ».
Depuis 2016, il cherche à faire voir ce qui se cache derrière le réel. Il laisse entrevoir cet « autrement » par la contemplation de l’apparente simplicité de ses compositions. De natures mortes en portraits, en passant par des paysages, il voyage à la frontière de la réalité.
Les occasions de voir son travail sont rares. Après la présentation de ses natures mortes en 2019 à la salle Gandhi, cette exposition présente le périple de ces 5 dernières années de traversée de ces frontières à la recherche de l’équilibre entre vide et plein, noir et blanc, Réel et …

Exposition : Derrière Le Voile Des Apparences

Pas aveugles mais troublés, gênés par les artifices.

La réalité résume, matérialise et s’impose mais il est probable que ce qui se cache est visible.

Ni le réalisme ni l’usage des sujets ne donnent vie à la nature morte. C’est petit à petit, tout au long d’un périple que les transformations s’opèrent.

C’est quand les objets abandonnent leur utilité, se mettent à nu, qu’ils deviennent sujets de contemplation, trouvent leur place dans l’espace. Un espace qui s’organise pour les abstraire. Ils s’y imposent. Ils s’y fondent et jouent de cet éternel équilibre entre vide et plein.

Qu’importe l’histoire racontée et qui la raconte. Les protagonistes prennent formes, se glissent dans des fleurs qui se meurent. D’étranges fleurs immobiles qui se meuvent. Elles parlent de haine, d’erreurs, de colères, elles crient la douleur, elles dansent. Un récit surgit mais rien n’est réel, concret. Rien n’est vivant mais tout respire.

Que voyons-nous des danseuses ?  Leurs mouvements ne laissent que quelques traces qui, un instant figées, révèlent ce que la vie des humains cache de végétal ou comment ces fleurs ont pris vie, comment et par quel feu lorsque la vie semble s’éteindre, l’humain paraît.

Qu’ont de commun tous ces humains ? Comment tous ces inconnus croisés sur la place qu’ils ont choisi de traverser, nous montrent-ils ce que les fleurs nous disent. La vie, l’humanité n’est pas dans l’apparence. Si les gestes les regards les postures racontent l’histoire, les sensations donnent à voir ce qui se cache.

Comme l’encre dessine les contours, le noir envahit pour que, de ce qu’il reste de lumière, quelques formes s’imposent. La nature et l’identité s’effacent. Ne reste qu’une impression, une sensation. Le noir n’effraie pas. Le noir transfigure le réel. Il lève le voile des apparences.